Financial spotlight – Novembre 2022

Spotlight
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CONTEXTE MACRO-ECONOMIQUE : Des maux et des mots

Le message des indicateurs de conjoncture est on ne peut plus explicite : l’Europe est entrée en zone de contraction de l’activité économique. Et comme cette réalité est appelée à durer au moins deux trimestres, le mot de récession est de rigueur. Mais attention, si la rigueur intellectuelle demande de regarder les faits de manière crue, elle demande aussi de la nuance dans leur interprétation. Et aussi dans l’expression. Nous oserions dire que de mauvais mots pour les maux aggravent les maux. Les mots des maux d’aujourd’hui sont récession, stagflation, resserrement monétaire ou encore vague de faillites mais utiliser ces mots-là, sans nuance, exagèrent les maux à leur tour, en termes de confiance et de politique économique. Il y a une dimension auto-entretenue dans les crises : amplifier la perception du sérieux d’un creux conjoncturel pourrait altérer le comportement des agents économiques et, de ce fait, risque de l’exacerber. L’expression « jeu de mots » est connue, et en effet les mots peuvent faire rire mais jouer avec les mots dans le sens de « mal nommer la réalité » peut aussi être dangereux. Ne clamons pas « tout va très bien, Madame la Marquise », bien sûr, et prenons la mesure des choses, avec une juste mise en perspective.

Récession

Le Fonds Monétaire International (FMI) vient de publier ses nouvelles prévisions. Pour la zone euro, il est question d’une croissance réelle, hors inflation, de 3,1% en 2022 et de 0,5% en 2023. Le ralentissement à venir est plus marqué que ce qui était attendu en juillet dernier. Il y a trois mois, la croissance pour 2023 était en effet encore pronostiquée à 1,2%. Notons toutefois que l’année en cours a, elle, été revue à la hausse, de +2,6% à +3,1%.

Crier au loup

A entendre nombre de voix, et notamment dans le monde des fédérations patronales, nous entrerions dans une zone de très hautes turbulences en regard de laquelle la crise liée à la Covid serait modérée. Les indicateurs avancés et les modèles dont disposent les économistes ont montré depuis leur origine leur faiblesse prédictive mais, à aujourd’hui, il y a tant de facteurs qui plaident en sens opposé qu’il n’y a pas de base pour avancer que la récession devrait être particulièrement longue et sévère. Ainsi, les représentants du monde de l’entreprise crient au loup, évoquant, comme en 2020, « un tsunami de faillites », mais, sur le terrain, les chiffres agrégés révèlent que les entreprises cherchent à engager et à investir. On est aux antipodes, par exemple, de 2008, quand le crédit bancaire s’est évanoui et que les sociétés ont cherché à sauver leur trésorerie en gelant les dépenses non immédiatement nécessaires.

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Etienne de Callataÿ – etienne.decallatay@orcadia.eu
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