Financial spotlight – Juin 2023

Spotlight
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CONTEXTE MACRO-ECONOMIQUE: Réglementations environnementales et marchés financiers

Que, sur le spectre politique, certains, occupant des positions plus extrêmes, contestent la priorité à donner aux questions environnementales, celle-ci englobant tant les émissions de CO2 et les dérèglements climatiques que la perte de biodiversité, cela n’étonne pas. En revanche, quand le Président français Emmanuel Macron et ensuite le Premier Ministre belge Alexander De Croo, appellent l’un et l’autre, et même si cela traduit des positions pas totalement alignées, à une pause en matière de réglementation environnementale, cela interpelle. Qu’en dire de manière synthétique dans une perspective d’économie financière et d’investissement ?

L’inaction, la pire des attitudes  

Non, Messieurs Macron et De Croo ne remettent pas en cause ce qui est le fait économique central, et qui aligne l’économie sur l’éthique : à l’échelle de la planète, ne rien faire sur le plan environnemental est la plus grande des idioties. Cela a bien été établi avec le « Rapport Stern sur l’économie du changement climatique » de 2006 : le coût économique le plus élevé est celui de l’inaction. Dans le rapport Stern, un ajustement de l’ordre d’1% du PIB à peine était considéré comme suffisant pour atténuer de manière significative les effets du changement climatique, soit un coût vraiment modique en termes d’activité économique. Et le propos sur le climat peut être étendu à la biodiversité, l’autre grand pan de la question environnementale, même si cette dernière est plus difficile à valoriser économiquement.

Nous devons agir, nous savons agir, et cela coûte nettement moins d’agir que ne pas agir … et pourtant nous n’agissons pas, ou nettement trop peu. Comment l’expliquer ? Pour l’économiste, ceci traduit relève du dilemme du prisonnier : individuellement, nous n’avons pas, à strictement parler, un intérêt financier à agir : si les autres agissent pour l’environnement, « le monde est sauvé », même si moi, je ne m’impose pas de changement et si les autres n’agissent pas, « c’est foutu », quand bien même je me serais donné la peine de, moi, changer mon comportement. C’est donc un problème de manque de coordination qui se pose, comme il se poserait à celui qui souhaiterait prendre soin de sa maison mais en serait dissuadé par l’inaction de ses voisins.

Le spectre de la perte de compétitivité  

Ce problème de non-coordination est ce qui est le plus souvent mis en avant par celles et ceux qui demandent une pause réglementaire, et cela sous la forme de la crainte d’une perte de compétitivité. Si l’Europe est plus exigeante que le reste du monde, Chine, Inde et Etats-Unis en tête, les investissements et l’activité se déplaceront, l’état de la planète n’y aura rien gagné, l’Europe se sera appauvrie et, avec cet appauvrissement, la cause environnementale sera encore moins bien. 

Il y a trois niveaux de réponse à cette crainte. Le premier est de dire que si, en effet, pour une petite économie ouverte, la capacité à agir isolément est freinée par la mobilité des facteurs de production, ce problème est d’ampleur limitée quand la zone géographique concernée et aussi riche, vaste et diversifiée que l’Europe. Le poids du commerce international de l’Europe avec le reste du monde n’est qu’une fraction de ce que ce poids est pour l’économie de la Belgique, du Luxembourg ou de la France.

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Etienne de Callataÿ – etienne.decallatay@orcadia.eu
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