Financial spotlight – Décembre 2021

Spotlight
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CONTEXTE MACRO-ECONOMIQUE : Dérive continentale aussi boursière ?

En 2020, et exprimées en EUR, les performances boursières de la zone euro (- 1%) et des Etats-Unis (+11%) avaient été particulièrement divergentes. L’année 2021, même si elle n’est pas encore terminée, va vraisemblablement de nouveau afficher un écart en faveur de Wall Street. Y a-t-il une « malédiction » boursière affligeant le Vieux Continent ? Un rapide survol structurel et institutionnel permet de cerner la question.

Différences structurelles

L’idée ici n’est pas de tenter de synthétiser les forces et faiblesses des deux régions situées de part et d’autre de l’Atlantique, mais modestement de caractériser des traits distinctifs avec tempérance. Tout ne va pas bien de l’autre côté de l’Atlantique mais l’Union européenne fait face à certaines difficultés structurelles particulières, à commencer par le fait de ne pas être une Union, à la différence des Etats-Unis. Une illustration en est l’absence d’une politique extérieure et de défense unifiée ou la faiblesse de l’euro à l’échelle financière mondiale.

Nous l’avions déjà écrit dans le Spotlight de février dernier, l’Europe a globalement progressé dans la voie de l’intégration, mais ce progrès ne se reflète pas dans les marchés boursiers en raison, pour commencer, d’une composition sectorielle très différente. Sur les marchés des actions, la technologie, l’e-commerce, l’automobile électrique, les smartphones, les réseaux sociaux, les moteurs de recherche, le « cloud », tout cela n’a rien de très européen, et cela depuis un bon bout de temps.

Faiblesses et atouts

Ce handicap sectoriel européen a certainement des causes profondes, qu’il s’agisse de démographie, de recherche fondamentale, d’écosystèmes d’innovation ou de taille du « home market », le marché domestique, mais il n’est pas immuable. La cohésion sociale, la préoccupation environnementale, la vigueur de la concurrence, l’accès à la santé, le niveau de l’enseignement obligatoire, le fonctionnement démocratique, voilà des dimensions fondamentales de la « compétitivité » des pays dans le monde de demain et où l’Union européenne a des cartes à jouer.
Aucune région du monde n’est condamnée à afficher une sous-performance boursière ad vitam aeternam, et la diversification géographique reste bien entendu un « must » en termes de gestion patrimoniale. L’investisseur est déjà exposé à l’état de santé économique de son pays au travers de ses revenus professionnels et de remplacement et de son patrimoine immobilier. Il convient donc, avec le patrimoine mobilier, de l’investir largement en dehors des frontières nationales, mais il ne faudrait pas que le compte-titre des Européens sous-pondère à l’excès les actions du continent.

Dans la bonne direction

Et la pandémie a fait évoluer l’institution européenne dans la bonne direction. Avant d’exposer en quoi cela a été le cas, en reprenant des arguments déjà présentés dans le Spotlight de février dernier, précisons que, si parler de progrès de l’Europe réjouit, devoir l’attribuer à un virus aussi destructeur répulse. Quelle défaite du sens de l’anticipation que devoir être face à la menace pour enfin agir !
L’Europe a progressé. Cela e marque au travers du programme SURE en matière de chômage et du budget pluriannuel de EUR 750 milliards destiné à soutenir les investissements des Etats membres, et cela sous forme de prêts mais aussi de dons. Le virus aura eu cette vertu de créer des dégâts différenciés entre pays mais sans que cette différenciation soit perçue comme imputable à la qualité de la gouvernance publique nationale. On est donc loin des problèmes rencontrés par les pays du sud de l’Europe pendant la crise dite de la dette souveraine, pays regroupés sous l’appellation injurieuse de « Club Med », laissant entendre que ces Etats, par leur indolence, étaient responsable de leurs maux.
L’élargissement des moyens d’action de la Banque centrale européenne est certainement un autre pas majeur dans le sens de l’intégration et de la mutualisation. Rappelons ici la suppression partielle de la limite des 33% que la BCE peut détenir d’une obligation souveraine particulière. La portée financière instantanée de ce changement est limitée, mais sa vraie portée est la porte qu’elle entrouvre.

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Etienne de Callataÿ – etienne.decallatay@orcadia.eu
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