CONTEXTE MACRO-ECONOMIQUE : Quand la cause importe plus que la conséquence
C’est, dit-on, un principe éducatif d’importance : ne pas réagir à une bêtise commise par un enfant en fonction des conséquences de son comportement, mais en fonction de la cause. Une mauvaise intention doit amener une réaction plus forte qu’une imprévoyance et, a fortiori, qu’un accident fortuit, même si le résultat de la mauvaise intention est moins grave que celui de l’accident. La cause importe donc plus que la conséquence. Il en va de même sur les marchés financiers, où bien réagir au comportement des marchés demande de remonter aux facteurs qui l’expliquent. Et il y a une ressemblance additionnelle entre les deux situations : nous ne sommes jamais certains des intentions des enfants – et nous sommes tous de grands enfants – et nous ne savons jamais avec certitude pourquoi les marchés montent ou baissent.
Sur les marchés, le trait marquant du mois de février aura été la nette remontée des taux d’intérêt à long terme, à commencer par ceux des obligations souveraines américaines. La stratégie d’investissement doit évidemment intégrer ce fait nouveau mais elle se doit aussi d’en comprendre le pourquoi car, en fonction de la réponse qui sera donnée, l’ajustement à implémenter dans la structure des portefeuilles sera radicalement différent. Incidemment, voilà qui réjouit le conjoncturiste du secteur financier. Mis, lui aussi, en chômage technique au printemps dernier, quand les marchés montaient alors que l’activité s’effondrait, il trouve ici un beau terrain d’analyse.