Financial spotlight – Mai 2023

Spotlight
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CONTEXTE MACRO-ECONOMIQUE: Une vieille dame robuste

Ecrire « Merci les marchés financiers » apparaît comme une provocation à l’heure où Silicon Valley Bank, Credit Suisse et, aujourd’hui, First Republic Bank nous rappellent, avec stress, que le secteur financier fait peser un lourd risque d’instabilité sur l’économie dite « réelle. Et pourtant …  

Non, il ne s’agit nullement de passer sous silence que l’activité bancaire est intrinsèquement risquée, puisqu’elle consiste, avec un matelas de fonds propre limité, à prêter de l’argent emprunté à autrui, et avec une incitation, en termes de rentabilité, à courir et, plus encore, faire courir des risques accrus. En effet, elle dégagera d’autant plus de bénéfices qu’elle prêtera à long terme ce qu’elle a emprunté à court terme et qu’elle le fera à des contreparties risquées tout en ayant elle-même mobilisé moins de capitaux. Et ce n’est évidemment pas tout, tant les marchés financiers donnent, et à foison, des bâtons pour se faire battre : produits opaques, argent mal odorant, constructions fiscales, non-alignement d’intérêt avec le client, « greenwashing », rémunérations outrageuses, la liste des atteintes au bien commun est longue.

Pourquoi, alors, oser avancer un « Merci les marchés financiers » ? Pas pour choquer. Pas non plus pour, scolairement, redire ce que sont les vertus de la banque et de la finance, à commencer par la possibilité pour certains de mieux étaler dans le temps leur consommation et pour d’autres de mettre en œuvre des projets générateurs de valeur ajoutée. La raison de cet « Ode » du jour, en s’inspirant modestement de David Van Reybrouck, et en redisant que l’ode n’a pas à être unilatéral, est ailleurs. En fait, un mérite des marchés financiers, s’ils savent être gravement moutonniers, est d’inviter à se remettre en question, à ne pas être victime de préjugés. Et c’est le regard sur la « Vieux Continent » qui sert ici d’illustration.

L’Europe condamnée … 

En neuf mois, le temps de la gestation humaine, que n’a-t-elle pas changé, la perception de l’Europe ? L’été dernier, en 2022, « la messe était dite », avec des perspectives plus que sombres pour l’Union européenne. Rappelons-nous. Du fait de sa proximité avec la ligne de front, de sa très grande dépendance aux énergies fossiles importées, et notamment de ses importations de gaz russe, et de ses faiblesses structurelles en termes de démographie, de marché du travail, d’innovation, d’entrepreneuriat, d’hétérogénéité, de prise de décision politique ou d’appareil administratif, l’Europe allait forcément souffrir gravement. D’un taux de croissance tendanciel anémique, nous n’allions pas pouvoir échapper à un temps de récession et l’inflation européenne allait être beaucoup plus marquée que l’américaine puisque les Etats-Unis, grâce à leur autonomie énergétique, allaient, eux, ne pas voir leur facture gazière électrique s’envoler comme la nôtre.

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Etienne de Callataÿ – etienne.decallatay@orcadia.eu
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