Financial spotlight – Février 2023

Spotlight
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CONTEXTE MACRO-ECONOMIQUE : Où va le doux commerce ?

Trois ans après le Brexit, l’évaluation économique de celui-ci est celle d’un bilan largement négatif. Inflation, commerce, productivité, mobilité des personnes, les indicateurs sont sévères, et dans les prévisions que vient de publier le Fonds Monétaire International, le Royaume-Uni fait vraiment figure de pire élève de la classe. Certes, en 2022, la bourse britannique s’est relativement bien tenue, mais ceci s’explique par la composition sectorielle de l’indice britannique, pas par la vigueur sous-jacente de l’économie nationale. Après « Brexit », un nouveau mot-valise a même fait son apparition, celui de « Bregret ». Les sondages indiquent qu’une majorité se dégagerait aujourd’hui en faveur d’un retour dans l’Union européenne. Bien sûr, tous les maux Outre-Manche ne s’expliquent pas par le Brexit, mais la réapparition d’entraves au commerce avec l’Europe fait partie de leurs causes.

Moins de commerce international, cela signifie-t-il une économie en récession ? L’incidence macroéconomique négative du Brexit pourrait contribuer à alimenter une telle inquiétude, et cela d’autant plus que les échanges mondiaux semblent effectivement menacés. N’est-il pas fréquemment question ces derniers temps d’une dé-globalisation et d’une nouvelle poussée du protectionnisme ? Regardons cela rapidement, avant, dans un second temps, d’en cerner les possibles effets.

Menaces sur le commerce international

Il y a bien sûr l’effet des sanctions et contre-sanctions en lien avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie, même si nous savons qu’une partie du commerce avec l’agresseur continue d’avoir lieu. Le commerce mondial ne diminue pas si les exportations fossiles russes se redirigent de l’Europe vers l’Inde, avec pour double effet que les Européens s’approvisionnent là où les Indiens se fournissaient et que les Européens achètent aux Indiens ce que ceux-ci acquièrent des Russes.

L’idée d’une déglobalisation vient également de la réappréciation de la fiabilité du pays devenu « l’atelier du monde », à savoir la Chine. Qu’il s’agisse de s’approvisionner en masques buccaux, en semiconducteurs, en terres rares ou en médicaments, avec la Covid et les perturbations des chaînes de production qui lui ont été liées, nous avons pris conscience de notre perte de résilience et de notre dépendance stratégique vis-à-vis d’un pays qui pourrait se montrer aussi belliqueux à l’extérieur qu’il est violent à l’intérieur de ce qu’il considère ses frontières. Montesquieu a parlé du « doux commerce », où les humains voient qu’ils ont plus intérêt à échanger qu’à se faire la guerre, mais Poutine a montré – ou rappelé – que la rationalité de l’intérêt économique national n’était pas toujours le premier critère de décision, et encore moins dans les régimes non démocratiques.

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Etienne de Callataÿ – etienne.decallatay@orcadia.eu
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